
Vikings : analysez les erreurs historiques qui remettent en question l’authenticité de la série
La série télévisée Vikings fascine les spectateurs depuis 2013, mais elle s'éloigne souvent de la réalité historique. Une analyse approfondie révèle de nombreuses différences entre la représentation à l'écran et les faits attestés par les historiens.
Les erreurs vestimentaires et l'apparence des personnages
La série Vikings présente une vision romancée et stylisée des tenues nordiques du VIIIe siècle. Les créateurs ont fait des choix artistiques qui s'écartent des découvertes archéologiques et des textes historiques.
Les tenues et armures fantasmées des guerriers nordiques
Les guerriers de la série arborent des équipements militaires inexacts historiquement. Les armures présentées sont trop élaborées pour l'époque, tandis que les fameux casques à cornes n'ont jamais existé dans la culture viking. Les vêtements quotidiens montrés à l'écran sont également plus sophistiqués et ornementés que ce que portaient réellement les Scandinaves du Moyen Âge.
Les coiffures et le maquillage : entre réalité et fiction
Les choix esthétiques de la série concernant les coiffures et le maquillage relèvent davantage de la fiction que de la réalité historique. Les têtes rasées et les tatouages élaborés des personnages sont des inventions modernes. Les sources historiques indiquent que les Vikings ne se rasaient pas la tête à cause du climat froid, et leurs tatouages étaient plus rudimentaires que ceux montrés dans la série.
Les incohérences dans les pratiques religieuses et culturelles
La série télévisée Vikings, créée par Michael Hirst, offre une représentation romancée des pratiques religieuses et culturelles des peuples nordiques. L'analyse approfondie des éléments historiques révèle des écarts significatifs entre la fiction et la réalité de cette époque fascinante.
Les rituels et cérémonies : entre mythes et réalité historique
La vie spirituelle dépeinte dans la série s'éloigne des faits historiques avérés. Les scènes d'Uppsala présentent une ville dans un cadre montagneux, alors que la véritable cité suédoise se trouve dans une région plate. Les pratiques sacrificielles apparaissent exagérées pour les besoins dramatiques. La série montre des rituels élaborés, tandis que les sources historiques indiquent des cérémonies moins spectaculaires. Les tatouages arborés par les personnages relèvent davantage d'une interprétation moderne, car les marques corporelles de l'époque étaient moins permanentes et plus rudimentaires.
La représentation des croyances nordiques dans la série
La série prend des libertés artistiques dans sa représentation des croyances nordiques. Le personnage d'Athelstan illustre cette déformation historique : sa crucifixion ne correspond pas aux pratiques chrétiennes de l'époque. La mission d'Ansgar, figure historique réelle, apparaît minimisée dans la série alors que son influence fut considérable. Le système de gouvernance religieuse s'avère simplifié : la monarchie élective viking et l'organisation sociale complexe se trouvent réduites à une vision plus accessible pour le public moderne. Les interactions entre les croyances païennes et chrétiennes sont dramatisées pour servir l'intrigue, s'éloignant ainsi des dynamiques historiques authentiques.
Les anachronismes dans les relations politiques et sociales
La série télévisée Vikings présente une vision romancée des relations politiques et sociales de l'ère viking. L'analyse des registres historiques révèle des différences significatives entre la fiction et la réalité. Les inexactitudes concernent autant l'organisation sociale que les alliances entre royaumes.
L'organisation sociale des villages vikings : les faits historiques
Les structures sociales représentées dans la série s'éloignent des données historiques avérées. Par exemple, Kattegat, lieu central de l'intrigue, n'a jamais existé en tant que village. La série dépeint cette localité dans un environnement montagneux, alors que le Danemark est caractérisé par des paysages plats. Le système de gouvernance viking fonctionnait selon une monarchie élective, un aspect peu visible dans la série. Les Vikings s'identifiaient uniquement par leurs prénoms, contrairement aux noms de famille utilisés dans la fiction. La position sociale de certains personnages, comme Lagertha, montre des incohérences majeures, car elle n'a jamais porté le titre de Jarl dans les textes historiques.
Les alliances et les conflits : la réalité des relations entre royaumes
Les relations diplomatiques et les conflits présentés dans la série comportent des anachronismes notables. L'histoire de Rollo illustre cette problématique : la série le présente comme le frère de Ragnar, mais le personnage historique Hrolf, dont il s'inspire, vécut 150 ans après l'époque décrite. Les batailles sont souvent romanisées, notamment le siège de Paris en 845. Les Vikings privilégiaient les attaques surprises plutôt que les confrontations directes montrées à l'écran. Les alliances politiques entre royaumes sont également simplifiées. La série mélange des événements historiques distincts, comme l'attaque de Lindisfarne en 793 et le règne du roi Aelle de Northumbrie, qui ne débuta qu'en 862.
Les inexactitudes dans les techniques de navigation et de combat
La série Vikings, créée par Michael Hirst, présente une vision romancée de l'histoire nordique du 8ème et 9ème siècle. Si l'œuvre captive son public, elle s'écarte de la réalité historique sur de nombreux aspects techniques.
Les bateaux et les méthodes de navigation : le vrai du faux
La série modifie considérablement la réalité des expéditions maritimes vikings. Les embarcations montrées à l'écran ne reflètent pas fidèlement les navires de l'époque. Les paysages traversés par les navigateurs nordiques comportent aussi des incohérences : le Kattegat est représenté avec des reliefs montagneux, alors que cette région du Danemark est caractérisée par des terres plates. Les voyages vers Uppsala révèlent une géographie inexacte, la ville suédoise ne se situant pas dans un environnement montagneux comme le suggère la série.
Les tactiques de combat : entre réalité historique et spectacle
Les affrontements dépeints dans la série s'éloignent des méthodes historiques utilisées par les guerriers nordiques. Les Vikings privilégiaient les attaques surprises plutôt que les batailles rangées spectaculaires. L'équipement militaire présente aussi des anachronismes flagrants : les soldats anglais portent des casques italiens créés 700 ans après l'époque représentée. La série montre des Vikings avec des têtes rasées, une pratique peu probable considérant le climat nordique. Les tatouages arborés par les personnages apparaissent plus élaborés que les marques temporaires utilisées à l'époque.
Les libertés prises avec la chronologie des événements historiques
La série télévisée Vikings fascine les spectateurs par son univers nordique captivant. La production prend des libertés significatives avec la chronologie historique, modifiant la réalité des faits pour créer une narration plus dynamique. Une analyse approfondie révèle plusieurs écarts notables entre la fiction et les événements attestés par les historiens.
La compression temporelle des raids sur l'Angleterre
La série condense les événements historiques d'une manière remarquable. L'attaque du monastère de Lindisfarne, survenue le 8 juin 793, marque le début des invasions vikings en Angleterre. La série associe cet événement au règne du roi Aelle de Northumbrie, alors que ce dernier n'est monté sur le trône qu'en 862, soit près de 70 ans après les faits. Cette fusion temporelle crée une narration dynamique mais s'éloigne de la réalité historique des raids vikings, qui se sont déroulés sur plusieurs générations.
Les rencontres improbables entre personnages d'époques différentes
La série présente des interactions entre personnages ayant vécu à des périodes distinctes. L'exemple le plus frappant est la relation fraternelle entre Ragnar Lothbrok et Rollo. Les sources historiques montrent que Rollo, inspiré du chef viking Hrolf, a vécu environ 150 ans après l'époque présumée de Ragnar. Rollo est d'ailleurs l'ancêtre de Guillaume le Conquérant, qui devint roi d'Angleterre en 1066. Cette compression temporelle, créée pour enrichir l'intrigue, constitue un anachronisme majeur dans la narration historique de la série.